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En 1965, Michael Myers, un jeune garçon de 6 ans assassine froidement sa sœur lors de la soirée d'Halloween. Terré dans un mutisme total depuis cet événement,  il s’évade de l’hôpital psychiatrique où il était enfermé depuis 15 ans. Le docteur Loomis, son psychiatre, se lance à sa poursuite, persuadé qu’il est l'incarnation du Mal.

« La nuit des masques » a été réalisé par John Carpenter et est devenu l’un des plus grands sinon LE plus grand film fantastique de tous les temps. Film de série B élevé au rang de chef-d’œuvre, c’est devenu le film culte par référence. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les milliers de critiques de par le net, dont les 99% sont positives à son égard.

Conçu avec un budget  restreint de 300 000$ pour 21 jours de tournage de nuit et des comédiens pour la plupart inconnus (exception faite de Donald Pleasance dans le rôle du docteur Loomis), il n’a cessé de provoquer des avalanches de billets depuis sa sortie. Considéré comme le film le plus rentable de tous les temps, il a été depuis détrôné par un autre monument du film fantastique « Projet Blairwitch ». Pour expliquer un tel succès, voici les raisons principales de ce que l’on peut appeler une idée de génie.

Un individu bien inquiétant que l'on ne distingue qu'à peine...

Un film fantastique repose sur un concept très simple : on ne comprend pas le pourquoi du comment. Il n’y a aucune explication logique à ce qui se passe. Généralement dans le film, il se produit un événement inexplicable. Quelques exemples de films fantastiques : « Duel » de Spielberg où l’on ne comprendra jamais qui était le conducteur du camion et ses motivations (d’ailleurs existait-il ? on ne voit jamais son visage), « Les Griffes de la Nuit » de Wes Craven (pourquoi Freddy se réincarne dans les rêves ?), « Projet Blairwitch » avec les deux secondes finales incroyables, « Phantasm » et son croque-mort mystérieux, et bien d’autres films… Ainsi on peut dire que « Psychose » d’Hitchcock n’est pas un film fantastique dans la mesure où la fin explique parfaitement les choses (explication rationnelle). Attention également de ne pas faire l’amalgame entre fantastique, gore et science fiction. Un film peut être à la fois fantastique et gore (« Hellraiser »), ou simplement gore (« Bad Taste »). Même schéma pour fantastique-science fiction (« 2001 l’Odyssée de l’Espace ») et science fiction ( « La Guerre des Etoiles »). Parfois évidemment on est à la frontière entre les deux (« Minority Report »)… Dans le film de Carpenter, il ne fait aucun doute qu’il s’agisse d’un film fantastique. On est dans un monde bien réel, mais on hésite entre explication rationnelle et surnaturelle : Qui est Michael Myers ? Comment a-t-il fait pour conduire une voiture alors qu’il n’est censé n’avoir jamais appris ? Pourquoi en veut-il particulièrement à Laurie Strode ? Pourquoi disparaît-il malgré les balles qu’il a reçues et sa chute à la fin du film ? Les raisons naturelles seraient : c’est un type cinglé qui s’est échappé de l’asile et qui mue par son instinct revient par chez lui. Il tue sans distinction. Quand à sa voiture, il s’agit d’une conduite automatique très facile à conduire. Et puis, il n’est que blessé, donc il réussit à s’échapper… Les raisons surnaturelles seraient : il est le « Mal » incarné (dixit le docteur Loomis), donc rien de ce qu’il fait ne peut se concevoir. Simple silhouette au visage inconnu même si on l’aperçoit une demi-seconde en train de remettre son masque à la fin, le tueur entretient son mystère. Il ne parle pas, ne court pas,  ne s'énerve pas, n’hésite pas à tuer un chien pour se nourrir et ses motivations demeurent énigmatiques.

Prenant à contre-pied tous les films d’horreurs de l’époque, Carpenter s’est concentré sur une mise en scène minimaliste, sans effets gores, mais en axant principalement les effets sur la peur, la terreur. Très peu de sang donc mais une angoisse palpable à chaque instant. La musique de Carpenter, conçue par lui-même également s'adapte parfaitement à l’ambiance du film (vous l’écoutez en fond sonore). Ouvrant un genre nouveau, toute l'attention du spectateur est contenue dans une inquiétante attente avec comme leitmotiv « que va-t-il se passer ? ».

La manière étonnante du début du film (la caméra subjective se place dans le regard du jeune garçon, qui va tuer sa sœur), puis la fin géniale laissant tout le monde sur sa faim (on repart sur une question, style peu convenu pour l’époque), ont engendré le genre « slasher » (le tueur) dont nombres de films d’horreurs ou fantastiques reprendront la recette. On peut citer ainsi la série des « Vendredi 13 », des « Freddy », des  « Souviens-toi l’été dernier », etc…

Pour contrer Michael Myers, Carpenter lui a opposé une jeune fille exempt de tous pêchés. De nature naïve, elle contraste singulièrement avec les autres personnages qui ont tous un défaut : certains fument le shit, d’autres forniquent à tout va (impressionnante scène du début où un couple est supposé faire l’amour en moins de 1 min 30 sec !). Pourtant c’est cette jeune fille coincée, fragile et timide qui va combattre le Mal et les spectateurs vont se prendre de sympathie pour elle. La lycéenne introvertie va se révéler la combattante auquel tout le monde s'identifie. Le choix de l’actrice par Carpenter ne s’était pas porté tout au début sur Jamie Lee Curtis, mais c’est Debra Hill, l’amie du cinéaste, qui lui suggéra de l’employer. Ses parents étant relativement connus (Janeth Leigh et Tony Curtis), elle pensait que cela favoriserait la promotion du film. Bien lui en pris, car Jamie fait preuve d’une très bonne sensibilité en habitant totalement son personnage. La rumeur veut qu’elle eut pourtant trouvé sa première prestation pitoyable lors du premier jour de tournage et qu’elle songea même à abandonner le rôle !  Autre personnage permettant de stopper la folie de Myers, Donald Pleasance incarne le docteur Loomis (clin d'oeil à « Psychose  » et au héros Sam Loomis), le médecin convaincu que le tueur est l’incarnation du Mal. Le ton est donné lors de son apparition avec l’infirmière dans la voiture de nuit… Grâce à son sens du drame, en insistant sur sa vision du tueur lorsqu’il parle à son assistante, Loomis dessine sournoisement la peur que doit engendrer Michael Myers lorsqu’on le croise. Ces deux acteurs tiennent leurs rôles à bout de bras et la mention « excellente » n’est en aucun cas usurpée.

Le rythme du film est très lent, aucune scène réelle d’action ne vient pimenter notre attention mais c’est justement cette tranquillité faussement apparente qui dévoile bien sournoisement la terreur inspirée. Ainsi naît l’angoisse. L'achat de ce dvd est on ne peut plus recommandé car c’est un must que l’on se doit de s’offrir ! OBLIGATOIRE !  A POSSEDER D'URGENCE !