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Il y a cent ans, profitant d’un brouillard épais, les habitants d’un petit village côtier égarèrent par un phare pirate un navire transportant des lépreux ainsi que leur trésor. Le bateau s’échoua et coula corps et biens. Actuellement la légende veut que les morts reviennent pour obtenir vengeance lorsque la brume se lève. Or un brouillard dense est annoncé par la station de radio locale pour ce soir.

Carpenter eut l’idée de cette histoire en 1977 alors qu’il se promenait avec Debra Hill (sa co-scénariste) du côté de Stonehenge pendant la promo de « Assaut ». Le brouillard  les surprit et aussitôt germa le futur scénario de « Fog ». Ils durent attendre quelques années tout de même pour rassembler assez de fonds et c’est seulement après le phénoménal succès de « La Nuit des Masques » que la possibilité de concrétiser enfin leur concept vit le jour. Malgré tout, les premiers doutes assaillirent Carpenter car en effet, il semblait évident qu’il serait quasi-impossible de réaliser un film au moins équivalent à « La Nuit des Masques ». Cependant le point positif venait du budget 3 fois supérieur à son précédent film. Le scénario étant écrit en deux semaines en 1979, le tournage débuta et aussitôt une autre tâche ardue attendait l’équipe : la création du maléfique brouillard. Comme un fait exprès, le faux brouillard malgré les machines n’évoluait jamais dans le sens désiré par Carpenter au niveau des caméras, il fallut trouver un truc et une fois de plus le réalisateur eut une idée de génie face à ce casse-tête. Il laissa faire le brouillard tout en filmant les lieux où celui-ci se dirigeait, puis habilement monta et remonta les plans à l’envers, plus rapidement ou plus lentement. Et ça marchait ! Mais lorsque Carpenter revint de vacances avec l’actrice Adrienne Barbeau (son épouse), il découvrit que le film en préparation ne correspondait pas à son attente notamment à cause d’une lenteur exacerbée du film malgré le travail de ses collaborateurs qui s’étaient attelés au montage. Il décida d’amputer des scènes, d’en refaire d’autres, des passages furent remplacés, etc… 1/3 du film fut au total supprimé et modifié. La pression courbait les épaules de Carpenter, mais les trucages et effets spéciaux rendaient parfaitement à l’arrivée.

Le brouillard maléfique

L’un des éléments de ce film qui tranche avec le précédent vient par l’absence d’un tueur bien défini, mais une fois de plus, le Mal apparaît comme une représentation. Symbolisé par le brouillard, puis les fantômes, il ne se justifie pas par la vengeance. En effet, des innocents sont les victimes des représailles des spectres. On assiste au préambule d’ailleurs à des petites scènes en parallèle des personnages qui finiront par se retrouver tous ensembles poursuivis par les revenants. Les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement et force est de reconnaître que le talent de Carpenter  n’est pas usurpé, il confirme qu’il crée un style parfaitement personnel, tout en étant accessible, contrairement à Cronenberg qui touche un public plus restreint mais que l'on dit plus mature.Autre point important et non fortuit : les analogies avec le célèbre film d’Hitchcock « Les Oiseaux » (lieu côtier, personnages, oiseaux et brouillard).

Les spectres dans l'église

Un fantôme s'approchant d'une voiture embourbée

« Fog » est donc un bon petit film qui reste ce qui se fait de mieux dans la catégorie « fantastique ». Sans une multitude d’artifices, l’objectif du réalisateur est parfaitement atteint : Frayeur et nervosité sont au rendez-vous. Incluse, la musique composée par Carpenter comme à l'accoutumée est très accrocheuse. Il est cependant évident que « Fog » n’a pas l’envergure de « La Nuit des Masques » mais demeure inévitable pour un fan du réalisateur. De facture plutôt classique, avec son lot de spectres, il accuse néanmoins quelques années qui font toujours les beaux jours du cinéma fantastique. Du charme donc.