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Une équipe de reporters filme la vie d’un tueur en série qui assassine ses victimes principalement pour des besoins pécuniaires.

           Faux documentaire, et bien trop gros pour qu’il puisse paraître vrai à la manière de « Projet Blairwitch » par exemple, « C’est arrivé près de chez vous » réside dans un amateurisme paradoxalement très professionnel. Amateur car il souffre évidemment d’un manque de moyens, professionnel dans le sens de la narration et de l'objectif totalement atteints : provoquer par l’humour. Images en noir et blanc, cette comédie à l'esprit grinçant se déguste à tous les degrés. Sans être le premier film faux-documentaire inventé (rappelons-nous de « Cannibal Holocaust »), « C’est arrivé près de chez vous » satirise la société, notamment télévisuelle avec son lot de voyeurisme, et fait voler en éclats bien des tabous.

Tu m'énerves Rémi...

         Le héros, du prénom de Ben, imbu de sa personne, raciste, débitant des poèmes afin de faire prévaloir sa culture philosophique, prend rapidement l’ascendant sur tous les autres personnages. Tueur en série, convaincu de sa toute puissance empathique, il vampirise l’équipe de cameramans qui finira par légitimer ses actions puis à l’aider le plus simplement du monde. Tout au début, le petit groupe de cinéastes se méfiera de lui, pas forcément très rassuré à l’idée de côtoyer le tueur, puis de fil en aiguille participera aux soirées arrosées jusqu’aux exactions les plus atroces avec celui qui deviendra leur ami. Invraisemblable personnage, Ben ira jusqu’à proposer à ses collaborateurs de les aider financièrement pour l’achat de pellicules notamment en zigouillant quelques facteurs ou vieilles dames. Puis il les prendra à partie notamment quand une attaque de facteur tournera mal, puisque ce dernier réussira à s’enfuir, et insistera sur le fait qu’ils sont devenus maintenant une équipe.

          Au delà des formidables dialogues du film, de l’humour noir totalement déjanté, se cache une réflexion sur le voyeurisme, la manipulation des images, la complaisance des équipes de tournage. Cependant, ce n’est pas forcément le but avoué de ce film qui reste tout d’abord un moment de divertissement. Attention néanmoins à certaines images chocs qui marqueront les esprits (scène du viol notamment très dure au 1er degré, très bidonnante au 36ème !). Aux pires brutalités se succèdent des scènes plus cocasses permettant au spectateur de souffler et de se reposer les méninges face à ces atrocités. Totalement immoral, «C'est arrivé près de chez vous » se singularise par la farce et c’est dans ce sens qu’il faut prendre ce film.

          Encore une fois, ce style de film n’a connu qu’un succès d’estime au cinéma, sans avoir été un gouffre budgétaire il est devenu une excellente rentabilité financière (vu son faible coût), et c’est notamment par le biais de la vidéo qu’il s'imposa dans l’esprit des 20-30 ans disposant d’un humour à toute épreuve, génération bercée par les « Nuls » de Canal +, par le professeur Choron ou encore Desproges. Bref, regarder ce film avec une bande de copains un peu allumés ne peut être que jubilatoire, les fous rires seront assurés. Les moments de détente sont garantis, notamment grâce à Benoît Poelvoorde, ce tueur à gags, qui donne un relief particulièrement piquant à son personnage. Sa carrière de comédien sera lancée par ce film qui révèle tout le talent d’improvisation de ce grand acteur. « C’est arrivé près de chez vous » est un petit joyau de comédie qu'il faut absolument découvrir ou re-découvrir, car même après l’avoir visionné 50 fois, on ne peut s’empêcher de rire… Pas vrai Rémi ?

          L'astuce du jour : savoir préparer un "Petit Grégory".

       Une larme de Gin, une rivière de Tonic... Le "Petit Grégory" est constitué d'une olive, attachée à un morceau de sucre avec une ficelle. Versé dans le Gin Tonic, le sucre fond et l'olive remonte. Le "Petit Grégory" faisant surface le premier a perdu, son kidnapper paie la prochaine tournée.

 
Tour à tour finaud,
Tour à tour polisson,
Tour à tour gangster,
Mais tour à tour généreux,

Quelque soit le montant que tu me demanderas,
Rémi... toujours, je dis bien toujours,
Benoît y pourvoira.