Jack, assureur insatisfait de son quotidien
monotone, légèrement introverti, rencontre Tyler, un homme vivant pleinement
son existence. Les deux hommes étant radicalement opposés ne tardent cependant
pas à devenir amis et l’attitude de Tyler influe celle de Jack qui se révèle
petit à petit à lui-même. Peu à peu sa personnalité change et avec l’aide de
son ami, ils fondent un club de combat clandestin tout à fait particulier qui
prend de l’ampleur de par le monde. Mais Jack s’aperçoit alors que Tyler
recrute par ce biais une petite armée organisée…
Règle n° 1 : il est interdit de parler du Fight Club.
Règle n° 2 : il est interdit de parler du Fight Club.
cliquez
ici>>>>>>>>>>>>>>
Il y a des films qui ne ressemblent à rien, de
part leur forme ou de part leur fond qu’ils vous assènent en pleine face.
« Fight Club » fait partie de ceux-là. Original sur ces deux
facettes, il est difficilement effaçable de notre mémoire. David Fincher, le
cinéaste, provient du monde de la pub et des clips, ce qui lui a bien servi
pour élaborer son film. Avec des images ultra-rapides subliminales
volontairement introduites dans le film, des effets spéciaux incroyables mais
employés à petites doses, des musiques percutantes et totalement en osmose avec
le film, le réalisateur de « Se7en » réussit l’exploit d’attirer le
spectateur et de l’engager sur un terrain sablonneux car bien déstabilisant
pour quiconque ne rentrerait pas de plain pied dans son œuvre. A travers les
yeux du personnage principal, un narrateur sans nom (ce qui n’est pas anodin évidemment)
également matérialiste convaincu mal dans sa peau, le réalisateur nous livre
une vision décharnée du système, très austère et triste, et de la société dans
laquelle nous évoluons. Témoignage dès le début d’un mal de vivre, le héros –
ou anti-héros - erre lors de ses insomnies dans des rencontres d’alcooliques
anonymes, de cancéreux, afin de se sentir exister aux yeux des autres. Quant
aux combats à mains nues, ces armes ultimes sont les dernières chances pour les
individus lassés de leur existence de se percevoir vivants. Voir uniquement ce
film en lorgnant sur les bastons serait bien réducteur, car il s’agit avant
tout d’une réflexion philosophique sur la société. Et ce sont ceux qui ne
trouvent pas leur place dans cette communauté faite de matérialisme qui vont
émerger et bousculer tous les codes. En cela, l’histoire peu conventionnelle
peut être qualifiée de nuisible car nihiliste à souhait voire légèrement
fasciste pour certains.
Les deux
héros en train de proposer leur savon : la force de frappe cottoie la force
de vente
Film totalement ambigu, flirtant sur la corde
raide entre l’humour et le drame, il conduit les pauvres spectateurs que nous
sommes vers des questions sans fin, avant un dénouement final qui ressemble un
peu trop à « Psychose » ou « Haute Tension ». Ce genre de
« twist » (revirement de situation finale) usé jusqu’à la corde
frustre un tantinet soit peu les spectateurs mais s’inscrit tout à fait dans la
cohérence de l’histoire de ce long métrage. Malgré cet ultime pied de nez
ressassé un peu décevant, mais parfaitement logique, ce n’est pas finalement
l’explication qui retiendra notre attention, mais la manière dont l’histoire a
été gérée pour en arriver là. Car « Fight Club » ne repose pas sur
une strate surfacique qui se limiterait à un pamphlet contre la violence. Tout
est sous-jacent, et cette œuvre a fait l’objet de nombreuses thèses diverses,
de la rhétorique féministe en passant au postmodernisme, dont l’approche
intellectuelle pourrait bien passionner les profs de philo tellement de
questions sont abordées dans ce que l’on peut qualifier d’étude humaine.
Tyler
expliquant à Jack sa philosphie anarchiste.
David Fincher a bien pigé le coup. Pas la
peine alors d’en faire des tonnes, à l’inverse des films prônant le rêve
américain, celui-ci s’en détache totalement pour devenir une véritable
réflexion. Au premier visionnage, l’impression que l’on a de ce film dramatique
nous interpelle plutôt sur l’histoire, tandis que la deuxième fois, l’attention
se retrouvera reportée sur les éléments qui entourent le récit. Il sera
fréquent de faire des arrêts sur image pour y déceler des petites touches
d’images subliminales (où l’on voit apparaître Tyler avant l’heure par
exemple). La relecture de l’histoire donne l’impression de ne pas voir le même
film car on y découvre des petites perles disséminées ici et là.
Jack
déambulant dans ses bureaux le visage ensanglanté
Les deux
principaux acteurs se surpassent et leur jeu en étonnera plus d’un. Lors de sa
sortie, « Fight Club » a été laminé par la critique, ce qui n’est pas
étonnant car il n’est pas aussi facile d’accès qu’il le laisserait bien
entendre. Pourtant il faut être honnête, l’avoir désapprouvé tels que certains
médias l’ont fait n’est que du pur lynchage gratuit, car même si l’on ne rentre
pas dans l’esprit du film, à moins d’avoir des œillères, ce film propose des tonnes
d’éléments curieux qui éveillent notre intérêt et il devient ce qu’il
représente : une remise en question de la manière d’apprécier le cinéma.
Et puis cette déshumanisation, cette négativité en a fait un film subversif. Toutefois,
pour une génération de jeunes, c’est le film vénéré par excellence… Et les
ventes de dvd monstrueuses sont là pour nous rappeler que ce statut de film
culte a eu bien raison des jugements hâtifs des journalistes se donnant un
semblant d’intellectualisme pour casser ce long-métrage. Bref, « Fight
Club » est un excellent film, une bonne baffe ! Avec pour « Règle n°
1 : il est interdit de se fier aux critiques négatives de Fight
Club »…
cliquez
sur l'image pour voir le screenshot situé au démarrage du dvd
N'oubliez
pas...
Les règles du Fight Club :
1 -
Il est interdit de parler du Fight Club,
2 -
Il est interdit de parler du Fight Club,
3 -
Si quelqu'un dit stop ou s'évanouit, le combat s'arrête,
4 -
Seulement deux personnes par combat,
5 -
Un combat à la fois,
6 -
Pas de chemise, pas de chaussure,
7 -
Le combat dure aussi longtemps qu'il doit durer,
8 -
Si c'est votre premier soir au Fight Club, vous devez vous battre.